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En guise de synthèse

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Ecoute en ligne Séminaires du CDMC 2005 Articulations :

http://www.cdmc.asso.fr/flash/html/10saison/seminaires/semi0405.htm

Séminaire du Cdmc 2004-2005

Articulations

sous la direction de Jean-Marc Chouvel,
en collaboration avec l’Instant Donné

 

Le 25 janvier 2005
Peut-il y avoir de nouvelles émotions musicales ?
Avec : Laeticia Cuen, psychologue, compositrice ; Pascale Criton, compositrice ; Laurent Torrès, compositeur ; Jean-luc Leroy, musicologue

La question de l’émotion a probablement été le repoussoir contre lequel s’est construit la musique moderne, à l’aube du vingtième siècle. On pense au célèbre "ma musique n’exprime rien" de Stravisnky ou aux Choses en soi, opus 45 dans lesquelles Prokofief cherchait peut-être, comme l’écrit Jankélévitch, "à atteindre un objet musical pur sans passer à travers l’a priori déformant de la psychologie affective."
Le problème est sans doute justement celui de l’a priori. Il y a, et la psychologie du vingtième siècle ne s’en est pas toujours démarqué, une typologie des affects, et des possibilités de manipuler le comportement psychique. Mais cette typologie limite-t-elle définitivement le champ de "l’éprouvable" ? L’émotion musicale est-elle cantonnée à un code "conditionné" comme celui pratiqué par certaines musiques de film ? La musique est-elle condamnée à un perpétuel ré-éprouvé, ou il y a-t-il au contraire une relation fondamentale entre imagination et émotion ?
Ces questions sont de vraies questions pour la psychologie actuelle. Ce sont aussi de vraies questions pour l’esthétique et pour la composition. Si l’émotion musicale se renouvèle à chaque écoute, dans chaque contexte, on ne peut guère prétendre en maîtriser l’écriture. L’émotion est-elle visée consciemment par le compositeur ? Est-elle le résultat d’une sollicitation émotive préalable ? S’agit-il simplement d’un potentiel d’évocation du vécu affectif antérieur ? Ne peut-elle alors être vécue que comme une régression ? Les témoignages (par exemple ceux rapportés par Gabrielson) montrent que ce sujet est particulièrement complexe.

J.M. Chouvel